L’enfer de Bergues (59) 2015

IMG_1551Certains d’entre nous n’hésitent pas à s’expatrier pour vivre l’enfer……C’était le cas de Fred qui à vécu l’enfer de Bergues (59).

Voici son récit de cette course :

Voué à me rendre régulièrement dans le nord (plus précisément à Malo les bains/dunkerque) pour voir ma petite fille, je cherche à joindre l’utile à l’agréable en dénichant des courses à faire dans le coin.

En fin d’année dernière, je jette mon dévolu sur une course repérée sur un maillot d’un coureur rencontré lors du trail « entre dunes et mer » à Leffrinckoucke.

Une tunique colorée avec un nom à attirer les curieux : « l’enfer de Bergues »

Ca tombe bien, Bergues est à 8km de dunkerque.

Peu d’informations sur le site : 2 distances, un départ à 22h et une ambiance à priori particulière

(en visualisant les photos 2014).

Bien entendu, je m’inscris sur le 26km mais à ma grande surprise, 10 jours avant la course, l’organisation en annonce l’annulation faute d’un nombre suffisant de participants.

13 km c’est court mais pas le choix…

En ce 30 avril, je me demande encore ce qui se cache derrière le mot enfer, une ballade avec ma douce et tendre dans Bergues (point important : il fait un temps magnifique et ce depuis la veille), ville ceint de rempart et plutôt coquette, me fait craindre un parcours beaucoup trop roulant pour mes aptitudes.

Le départ est donné sur la place centrale près du magnifique beffroi (voir le film bienvenue chez les ch’tis et photo jointe) au dernier coup de carillon des 22h.

Je pars devant, comme d’habitude, vite, à près de 17-18km/h mais au bout de 600 mètres, nous sommes stoppés net… eh oui nous entrons dans le vif du sujet, le début de l’enfer !!! tout a éte fait pour nous rendre cette course difficile : côtes et pentes courtes mais séches, dos d’ânes, troncs, rondins, souches, racines, branches d’arbres à 1m de hauteur, ronces, orties, escaliers, deux passages avec cordes et puis forcément d’incessants changement de rythme, de direction aussi (je rappelle que nous courons de nuit à la seule lueur de nos frontales sur un terrain instable). La vigilance est de mise : au sol pour éviter les pièges, devant soi pour bien suivre le balisage.

Par deux fois, je ne me laisse pas entraîner dans une mauvaise direction , les sensations sont bonnes : je donne le tempo sur les passages compliqués.

Deux coureurs vont se tordre la cheville juste devant moi, je vais en doubler deux autres boitant bas.

Mes jambes répondent à la perfection mais je suis limite au niveau cardio, beaucoup de pistards qui reviennent sur les parties plus roulantes;

Un instant de franche rigolade quand après avoir rattrapé un coureur hésitant, (trop) prudent et suivi (impossible de doubler à ce moment là) pendant quelques centaines de mètres, je finis par lui dire que je passe devant pour ouvrir la route, il me dit : « je vois vraiment rien, je vois déjà pas grand chose de jour … » 😉

Le ravitaillement est situé dans une des tours de garde au 8e km, nous sommes un petit groupe dans lequel je repère un coureur que je subodore être V2 qui va un peu plus vite que moi mais moins gaillard sur les parties instables. Je ne dois pas le lâcher, une bénévole nous indique que nous sommes autour de la 30-35e place.

Les 5 derniers KM (en fait les 6 derniers !!!) sont plus faciles même si nous courrons énormément sur des étendues herbeuses non tracées qui fort heureusement ne sont pas très grasses (merci à la méteo) , le groupe assure une bonne vitesse, l’arrière de ma cuisse droite me rappelle que je cours vite (j’ai une fragilité récurrente), je gére , je dois rester avec ce groupe. Un passage dans une zone marécageuse où il faut sauter entre deux buttes pour ne pas s’enfoncer fait se marrer les jeunes bénévoles présents car il faut avoir de grande qualité de saut pour en sortir sans boue !!!

A 1km de l’arrivée, je suis en tête de mon groupe de 5-6 coureurs, je suis au maximum cardio, je ralentis imperceptiblement et redoute que ce satané V2 me double et me prive d’un podium.

Mais eux aussi souffrent et je termine devant en 1h15, plutôt content de ma course. Ma garmin indique 13.88km avec 200d+

Finalement, mon camarade de galère est V1, je termine 24e sur 340 finishers et surtout 1er V2 : 1er podium en 10 ans de CAP et de surcroît à la premiére place de ma catégorie : Fier.

Le vainqueur termine lui en 1h04.

Cette course est bien la preuve que la Trail ne se pratique pas seulement en montagne …

Sportivement vôtre

Frédéric

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