Triathlon de Deauville Juin 2015

Marion et Vincent au  triathlon de Deauville.

Le récit de Marion :

« 12h30 : Entrée dans le parc à vélo, l’élasto minutieusement collé autour de la cheville toujours convalescente. Préparation des affaires tranquillou. Evidemment le stress monte, mais ça va le faire !
13h30 : Retour dans le parc à vélo pour les derniers préparatifs vestimentaires. Dernière vérification du réglage des lunettes : toutes neuves, mieux vaut tout vérifier et bien les régler… Clac ! L’élastique un peu trop tendu me pète dans les doigts au moment de les essayer. Le plastique n’a pas dû aimer le samedi dans la voiture surchauffée par le soleil…
« Bon, no problem, c’est pas grave, ça va le faire, tu as acheté deux kits de lunettes suédoises ! ».
Je monte donc le second élastique, pas très confiante de sa solidité, puis finis assez vite les préparatifs. Le timing est un peu bousculé par cette manip’ imprévue, je commence à me presser…

13h45 : Entrée…dans la combi.
Je commence par vider un demi-tube de Nok sur le col pour ménager mes coups de soleil. La taille est un peu juste, il est très important de remonter suffisamment les manches pour ne pas être gênée dans mes mouvements. Je tire dessus, j’y vais franco… Zzz ! Mon ongle fait deux magnifiques entailles sur le revêtement néoprène. Pourquoi les trucs les plus chers sont toujours les plus fragiles !
« Pas grave, ça va le faire pour nager… Mais fait un peu ch… quand même ! »
14h00 : L’heure du départ approche. Je file déposer mon sac d’affaires perso à la consigne et me rends à la plage… Nouvelle tuile : dans la précipitation, j’ai laissé la Ventoline dans le sac de consigne, pas de bouffée avant le départ pour éviter l’asthme à l’effort…
« Pas grave, après tout j’ai toujours fait sans, ça va sûrement le faire… »
14h10 : Derniers encouragements de Vincent, je rentre dans l’eau pour l’échauffement.
Le vent s’est levé, je découvre les vagues qui ont bien grandi depuis le matin. Elastique pas assez serré, l’eau s’infiltre au moindre choc. Sauf que si je serre trop, ça va péter…
« Pas grave, ça devrait pouvoir le faire… »

14h20 : Je me place dans le sas de départ. Sas débutants, même si je me débrouille en natation. Juste histoire d’être sûre ne pas prendre de coup sur les lunettes (pas très serrées, faut-il le rappeler…) une fois la course démarrée.
14h25 : Avec la chaleur, la buée envahit mes lunettes. Je les retire, ainsi que mes deux bonnets, pour les nettoyer.
14h29 : Générique de départ pour le sas experts. Je remets mon premier bonnet… Clac ! qui me pète dans les doigts !
« Il te reste toujours le bonnet officiel. Pas grave, ça v… » – NAN !!! TA GU… la p’tite voix !!! FAIS CH… C’EST TOUT !!!
14h31 : Bon… Générique de départ pour le sas intermédiaire… Je n’ai plus qu’un bonnet avec des lunettes mal serrées et plus rien par-dessus l’élastique…
« Il est possible qu’éventuellement, ça le fasse… » – Mouais, mieux, plus réaliste…

14h33 : Pulp Fiction ! C’est parti pour 1500m de natation en pleine mer ! Entrée dans l’eau, les vagues mettent tout de suite dans le bain. Il faut passer une petite série de rouleaux puis le reste n’est que creux et sommets de vagues tout au long du parcours en triangle et, comme la veille, à l’australienne, soit en 2 tours de 750m. Les lunettes semblent à peu près tenir et je ne m’en sors pas trop mal dans les vagues. Tout irait bien si je n’avais pas choisi le sas débutants : déjà pas évident de doubler les brasseurs dans une ligne d’eau, une horreur dans une foule de triathlon !! Je prends mon mal en patience, alternant crawl et brasse jusqu’à ce que le peloton s’étire. De toute façon, au point où j’en suis…
42mn tout de même pour avaler les 1500m dans les vagues. Je sors de l’eau pas vraiment cramée… mais bien débarrassée !
« Tu vois, finalement, ça l’a fait ! » – Tais-toi, tu m’énerves, si ça se trouve j’vais crever au vélo…

Après 4’24 de transition (gnagnagna, jté battu-eu !), je m’en vais tout sourire vers ma discipline fétiche du moment, la seule pour laquelle je m’entraine depuis un mois et demi, le vélo. Même boucle que pour le long, mais une seule fois.
La fameuse côte de St Laurent, aussi difficile et animée qu’annoncé, passe sans problème. La foule repère les nanas et le dossard nominatif me permet d’entendre plusieurs « Allez Marion ! » pendant l’ascension. Je double toute fière quelques cyclistes, ainsi que ceux qui ont mis pied à terre. Très beau parcours tout en relances. Je sens que je gagne des places, je prends mon pied à rouler, sous ce beau soleil, et la bonne humeur revient. Je lance quelques vannes dans le peloton et quelques encouragements aux collègues victimes de crevaison qui réparent patiemment leur monture. Après tout, on est tous dans la même galère !

Déjà 2h25 de course, retour au parc à vélo pour changer de chaussures. Comme pour tout le monde, le premier kilomètre est difficile. Les jambes doivent s’habituer au changement et retrouver les repères de course à pied. Sauf que… quand on n’a couru que 50km depuis un mois et demi, il n’y a plus de repère à retrouver. Je comprends assez vite que ce fameux kilomètre va durer… 10km, jusqu’à l’arrivée.
– Eh ! La p’tite voix ! Ca va le faire ? « Euh, là, c’est mal barré… »
Moral dans les chaussettes, donc. Dark Vador se réveille : je retrouve ma respiration sifflante…
– Alors comme ça, c’était pas grave pour la Vento ? « Rôô, ça va ! la méthode Coué, c’est pas garanti à 100% ! »

Les kilomètres passent. J’évite les ravitos de peur de ne jamais repartir. Je boucle le premier tour, le speaker d’arrivée m’encourage au passage. Ca fait du bien, mais ça ne suffit pas… Je suffoque à essayer de soulever mes jambes de plomb.
Soudain, j’entends devant moi : « Marion, ça va ? »
– Bof… j’arrive pas à respirer, j’crois que ça s’entend…
– Je suis en pleine bronchite. Même problème. Colle-toi derrière moi et accroche-toi ! Ca me motive de te savoir là, sinon je vais m’arrêter. Allez, on va la finir ensemble cette course, main dans la main !
Je courais avec ce triathlète depuis 2km. Nous avions manifestement le même rythme, d’où sa proposition. Il sera donc mon lièvre tout au long du second et dernier tour. Même à partir du 8ekm, où je paye cash mon boycott des ravitos en chopant une belle hypoglycémie. Les yeux rivés sur son logo bleu et rouge « Stade Français Triathlon », je mets le cerveau en veille, garde le peu de sucre qu’il me reste pour les jambes et, comme un robot, je suis mon lièvre jusqu’à l’arrivée.
Dernier virage, le tapis orange, enfin ! Nous sprintons ensemble pour finir comme prévu sur le podium main dans la main… puis nous effondrer sur les marches une fois la ligne franchie ! Beau moment de partage qui effacerait presque la souffrance précédente !

Après un ravito salvateur (mauvaise Kro mais bonnes pastèques !), je réalise tout juste que je viens de boucler mon premier triathlon M.
Temps final anecdotique de 3h25’. L’essentiel, compte tenu de mon entrainement, était de finir !
J’attends avec impatience le retour de la forme pour voir ce que peuvent donner les chronos. Et là, sûr, ça le fera !! 😉

Détail des temps et classements au scratch Femmes (105 arrivantes sur 897)
Final : 03h25’15 (55e/105)
Natation : 42’04 (59e tps)
Transition 1 : 04’24
Vélo : 1h38’23 (41e tps)
Transition 2 : 02’32
Course : 57’52 (69e tps) »

Le récit de Vincent :

« Le samedi j’ai réalisé le longue distance (1,9 km de natation, 82,7 km de vélo et un semi-marathon). Marion a fait le courte distance ou distance olympique (ça fait quand même plus classe, 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied).

Samedi
7h15: La voiture est chargée. Les barres de céréales « maison » (merci Laurent cette recette est une tuerie) et le reste du matos est fin prêt. En avant pour 2h de route vers Deauville.

12h00 : Le dossard est récupéré et le vélo est bien rangé dans son box. Il reste 30 min avant le départ, j’enfile la combinaison et je vais faire quelques mouvements de crawl pour dérouiller la machine. 12h25, c’est l’heure de se placer pour le départ. Malheureusement, mon arrivée tardive ne me permet pas de me mettre dans le premier sas des bons nageur. Tant pis, je partirais une minute plus tard avec les intermédiaires.

12h30: Le départ est donné au son de Pulp Fiction. Et c’est parti pour 2 boucles de natation de 950 m chacune (avec une sortie sur la plage entre les 2) avec un gros mur de vagues à franchir et un fort courant latéral qui m’envoie 80 m trop à gauche sur les 2 tours. Tant pis, après 32 min d’effort, je sors de l’eau un peu cramé.
Maintenant, j’attaque ma portion préférée: la transition. 5 minutes plus tard je démarre en vélo (j’ai juste mis 3 minutes de plus que le premier à me changer).

Le parcours vélo consiste en 2 boucles de 41 km avec 3 grosses bosses à gravir dont la fameuse côte de Saint Laurent. Lors des 2 ascensions de cette montée à 15%, on se croît cycliste du tour de France dans l’Alpe d’Huez en traversant la foule qui fait un max de bruit. Sinon, le parcours vélo se passe comme d’habitude pour moi. Je me fais doublé par des files de vélo (si on peut appeler cela des vélo) qui profitent bien de leur matériel.

Après 3h25 d’effort arrive la libération, j’attaque la course à pied. Et, là c’est l’inverse du vélo. C’est moi qui double des files continues de personnes pour remonter le classement au fil des 4 tours de circuit taillé sur le front de mer de Deauville où la file est en grand nombre. Après 4h53m30s je suis finisher du tri de Deauville. Je peux maintenant profiter de ma bière (malheureusement une kro) et récupérer mon tee-shirt finisher. Après mon dernier abandon au Lozere trail, la confiance est revenue.

Marion vous donnera certainement ses impressions sur son tri du dimanche.

PS : Voici les résultats détaillés:

Global : 109ème sur 851 arrivants en 4h53m30s

Natation (1,9km) : 44ème temps en 32m09s

1ère transition :environ 700ème temps en 5min37s

Vélo (82,7 km) : 306ème temps en 2h43m28s

2ème transition : c’est mieux : 3m08s

Semi-marathon : 20ème temps en 1h29m07s »

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